La soif de pouvoir et la soif de vengeance
Elles semblent différentes, mais elles naissent souvent de la même origine : la blessure de l’abandon et de la trahison.
La soif de pouvoir apparaît quand on veut se libérer d’un sentiment d’infériorité. On veut être vu, reconnu, admiré. On veut pouvoir dire : « J’ai réussi, écoutez-moi maintenant. »
Cette motivation peut venir d’un moment où l’on s’est senti dévalorisé, ignoré ou pas respecté à notre juste valeur. Cela peut venir de personnes que l’on aimait, ou à qui l’on a tout donné sans recevoir de reconnaissance en retour. Ce genre de blessure laisse souvent un sentiment de trahison.
Ces blessures peuvent être un moteur puissant. Elles peuvent nous pousser à construire la notoriété et le succès que nous recherchons. Et cela peut être positif, tant que nous le faisons pour nous-mêmes, pour être fiers de nous et montrer qui nous sommes vraiment.
Le danger apparaît lorsque cette motivation se transforme en soif de vengeance. Dans ce cas, on n’agit plus pour soi, mais contre les autres. L’orgueil prend alors le dessus. L’énergie qui pourrait servir à créer devient une énergie destructrice. Elle ne reflète plus la résilience, la réussite ou la persévérance, mais plutôt la haine, l’égocentrisme et le mépris.
À ce stade, on peut devenir ce que l’on redoutait : quelqu’un qui se croit supérieur et que la démesure guette. On perd le contact avec la réalité, on suit la voie de ceux qui ont déjà emprunté ce chemin de vengeance, et on finit par perdre son identité. Retrouver le fil de qui l’on est devient alors difficile.
Pour éviter cette dérive, il faut se rappeler qu’on était déjà assez même dans les moments de rejet. Les autres nous ont transmis leurs propres blessures ; nous étions entiers avant qu’ils ne nous prennent notre confiance.
Il faut se dire devant un miroir : « Tu es une personne de valeur et d’importance. Tu es la seule personne que tu dois convaincre. »
Ton regard sur toi-même compte plus que celui des autres. Tu as le droit d’être ce que tu veux, à condition de le choisir pour toi. Sinon, tu deviens prisonnier des émotions et des blessures de ceux qui t’ont fait du mal, et la haine dictera qui tu es.
La solution est de s’offrir l’amour qui nous a manqué. Réaliser ses projets et sa réussite pour soi. Garder allumée la lumière que l’on porte déjà en soi, sans la laisser s’assombrir par la haine ou le mépris.
Parfois, sans même nous en rendre compte, nous devenons le même bourreau que celui qui nous a traumatisés dans notre enfance.
Face à la douleur, nous avons pris cet agresseur comme modèle, en nous disant :
« Lui, il est fort. Tout le monde le suit, même s’il est méchant. Alors je serai comme lui. Plus jamais personne ne me fera de mal. Je serai à la tête, et personne n’osera me dire non. »
Ce raisonnement crée une carapace. Au départ, elle répond à un besoin de protection : se mettre à l’abri de toute domination.
Mais cette protection finit par nous couper de l’empathie et de la sensibilité envers les autres.
On s’enferme dans une soif de toujours être le premier, pour garder le contrôle et ne plus revivre la vulnérabilité de l’enfance.
En rejetant l’enfant que nous étions, nous rejetons aussi les personnes qui aujourd’hui vivent les mêmes situations que nous avons connues.
Nous ne voyons plus leur peine, leur tristesse, leur misère.
Pire encore : nous finissons par écouter et valoriser uniquement les personnes malfaisantes qui nous flattent et nous congratulent.
C’est ainsi que nos blessures non guéries creusent un gouffre entre :
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L’être que nous étions : entier, pur, authentique.
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La personne que nous devenons : quelqu’un qui vit pour plaire aux autres, attirant à soi ceux qui ne recherchent que notoriété, pouvoir et argent.
Soif de Pouvoir vs Soif de Vengeance
Origine commune
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Blessures : abandon, trahison, humiliation, dévalorisation.
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Cause : perte de confiance en soi, manque de reconnaissance.
Soif de Pouvoir (positive)
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But : se relever, retrouver sa valeur, être vu et reconnu.
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Peut devenir un moteur de réussite, résilience et persévérance.
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Fonctionne si on agit pour soi, pas pour prouver aux autres.
Soif de Vengeance (négative)
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But : blesser ou rabaisser les autres.
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L’orgueil et la haine remplacent la création par la destruction.
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Risques : perte d’identité, démesure, égocentrisme, mépris.
Comment éviter la dérive
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Se rappeler : on était déjà assez avant le rejet.
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Comprendre que les autres projettent leurs blessures sur nous.
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Se dire :
« Je suis une personne de valeur.
Mon regard sur moi-même compte plus que celui des autres. » -
Agir pour soi, pas contre les autres.
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S’offrir l’amour manquant et réaliser ses projets pour soi-même.
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Protéger sa lumière intérieure de la haine et du mépris.
1. Identité
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Qui suis-je aujourd’hui ?
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Qui est-ce que je veux être, uniquement pour moi (et non pour plaire ou prouver aux autres) ?
2. Relation à l’enfant que j’étais
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Est-ce que j’aimais l’enfant que j’étais ?
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Si non, pourquoi ?
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Est-ce à cause de ce que les autres m’ont fait ou dit, qui a terni ma vision de moi-même ?
3. Reconnaissance et guérison
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Qu’est-ce que j’aurais aimé qu’on me dise à cet âge-là pour me rassurer et m’encourager ?
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Aujourd’hui, suis-je fier de moi ?
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Ou est-ce encore le regard et l’opinion des autres qui dictent qui je suis ?
4. Forces et qualités
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Quelles sont mes qualités actuelles ?
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Quelles qualités je voudrais développer et pourquoi ?
5. Points à améliorer
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Quels défauts ou comportements puis-je changer pour devenir une meilleure version de moi-même ?
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Comment puis-je évoluer sans faire de mal aux autres ?
6. Renaissance
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Qu’est-ce qui pourrait me permettre de retrouver l’espoir et l’amour que j’avais enfant ?
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Quelles actions concrètes puis-je poser dès aujourd’hui pour nourrir cette lumière intérieure ?
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